Le cas Jean-Paul Mira ou l'éternel retour du refoulé colonial

Depuis quelques jours, une vague d'indignation agite les réseaux sociaux. En cause, un médecin français, Jean-Paul Mira, chef de la réanimation à l’hôpital Cochin de Paris, qui a tenu des propos abjects sur l’Afrique et les Africains.  

Dans une émission diffusée 2 avril sur la chaîne LCI, où il était notamment question d’une étude prometteuse sur un vaccin anti-tuberculeux BCG pour enrayer l’épidémie du Covid-19, ce médecin a déclaré : « Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le Sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas »

Contacté dans la foulée par la rédaction du HuffPost, Jean-Paul Mira nie toute intention raciste et « se dit profondément heurté par de telles accusations, désolé par ailleurs si ses mots n’ont pas été “clairs” »

Ce qui est clair, en tout cas, c’est que ce médecin aguerri ne parle pas pour ne rien dire. Tout en assumant le caractère provocateur de son premier propos, il n’hésite pas à opter, dans le second, pour un des grands classiques du raciste français de base : la dénégation.

Réaction tout à fait cohérente, puisque symptomatique de la mentalité dégénérée du descendant d’esclavagistes et criminels coloniaux, toujours persuadé de ce qu’il conçoit comme sa position privilégiée dans la hiérarchie des races, encore et toujours prisonnier des représentations de sa culture française et de ses catégories racisantes.

La culture française est, faut-il le souligner, une culture fondamentalement raciste où il est tout à fait banal de tenir des propos méprisants envers les Africains et les Asiatiques ou dégradants pour les Musulmans, mais en toutes circonstances masqués par les plus nobles considérations.

Karim R'Bati