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Le blog Citoyen

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POST TENEBRAS LUX


Rachida Dati : une eurodéputée sous le coup de la loi pénale marocaine

Publié par Karim R'Bati sur 1 Octobre 2012, 23:01pm

Catégories : #CHRONIQUES

Rachida Dati, l’ancienne garde des sceaux, celle qui incarnait pour la France du temps de Sarkozy, ce qu’est notre Ramid national pour le makhzen de la nouvelle ère constitutionnelle, est en sérieuse difficulté. Et pour cause, l’ex égérie sarkozyste de la diversité risque quelque ennui avec la justice de son pays d’origine.  Décidément «la patrie, serait-elle ingrate?», pourrait ainsi s’interroger plus d’un lobbyiste franco-marocain, qui œuvre pour l’image de modernité de notre pays en France.
On se souvient que l’ex ministre de la justice faisait partie de ces personnalités politiques françaises, qui n’arrêtaient pas de tresser des lauriers à la dictature du Makhzen, la présentant comme un modèle de stabilité, de démocratie et … de modernité, dans un monde arabe en ébullition ; passant ainsi sous silence tous les archaïsmes, toutes les dérives autocratiques et autres scories médiévales qui forment l’ossature et l’essence même du régime marocain.
Aujourd’hui, Rachida Dati risque de rejoindre le long cortège des présumés coupables français de délits commis en territoire marocaine et/ou punissables en vertu des lois chérifiennes : qui pour pédophilie, qui pour incitation à la débauche, qui pour complicité de proxénétisme etc. Or le cas Madame Dati est beaucoup plus sérieux : ironie du sort, celle qui, il n’y a pas longtemps, faisait l’éloge de la modernité du pays du Makhzen est aujourd’hui sous le coup de l’une de ses lois archaïques.
D’après le site d’info yabiladi.com. «L’adjoint du procureur du roi près du tribunal de première instance de Taza, Adil Fathi, a adressé une lettre au ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, sollicitant l’arrestation de l’eurodéputée, d’origine marocaine, une fois sur le territoire national pour avoir eu un enfant né d’une "relation sexuelle illégitime"
Plus concrètement, Madame Dati, citoyenne marocaine - du moins jusqu’à nouvel ordre - est sous le coup de l’article 490 du code pénal marocain, en vertu duquel : «sont punies d’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles».
Peu importe la suite qui sera donnée à cette affaire, par le «Haut Conseil de la Magistrature (HCM)», qui vient de s’en saisir, Madame Dati n’aura certainement pas de souci majeur à se faire, vu qu’il est de notoriété publique que la justice marocaine est loin d’être indépendante. Quand bien même le serait-elle ou le prétendrait-on en haut lieu, une certaine raison d’état ne manquerait pas de s'imposer aux vénérables Juges du HCM, lesquels seraient bien inspirés d’éviter l’ire des autorités françaises pour «l’atteinte à la dignité de Madame la maire du 7ème arrondissement parisien» et, plus grave encore, la colère de l'organe parlementaire de l'Union européenne où siège la même Dati.
Quant aux pauvres victimes marocaines, tombées ou qui tomberaient sous le coup de l’article 490 ou sous d’autres archaïsmes du code pénal marocain, en particulier l’article 475 qui dépénalise sous certaines conditions le viol des jeunes femmes, elle n’ont malheureusement que leurs yeux pour pleurer, le regard hypocrite de la société pour les juger et l’indifférence de ces viles personnalités françaises, de la politique et du showbiz, qui - au mépris des évidences - continueront de saluer la prétendue modernité du régime marocain !
Karim R’Bati : Berne, le 2 octobre 2012
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